le sucré s'invite chez le salé #4 : agneau au pain d'épices
Mesdames et Messieurs,
Blogueurs, blogueuses,
Lecteurs, lecteuses,
Cher jury bien-aimé (si avec ça je gagne pas, j'ai plus qu'à noyer mon chagrin dans une théière !)
Après tergiversations diverses et variées ("le pain d'épices, ça va avec quoi à part l'Alsace et Noël ?"), essais et tentatives, voici le fruit de mes réflexions gastronomiques et hautement culinaires, avec du pain d'épices maison (clic ici !) mais sans fromage parce que je n'aime vraiment pas ça :
Agneau de sept heures en croûte d'épices
Inspirée à la fois par la cuisine orientale et par une vieille tradition de cuisson européenne, j'avais envie d'une viande. Celle qui m'a parue la plus complémentaire d'une saveur sucrée-salée est l'agneau. Bon et puis aussi, c'est bientôt Pâques, avec quoi je vais pouvoir nourrir mes gastronomes chasseurs d'oeufs en chocolat ?
- une selle d'agneau (ou un gigôt ou une épaule partiellement désossés) comptez 150 à 170 gr de viande par personne
- environ 20 gr de beurre, assez mou
- des épices diverses et variées ! J'ai utilisé : 5 gousses de cardamone, 1 cm de cannelle, 1 cuillérée à café de gingembre, 1/2 cuiller à café de muscade rapée réduites en poudre
- 3 tranches de pain d'épices rassis émiettées
- 2 poires
- trois cuillers à soupe de farine et un peu d'eau
- un plat en terre avec couvercle
La préparation est assez simple et surtout rapide (15 minutes à tout casser !), voyez par vous même :
1. Sortez l'agneau du frigo une heure avant de le travailler
2. Préchauffez le four à 230°
3. Mélangez le beurre et les épices et pratiquez un tendre massage de l'agneau jusqu'à ce qu'il soit bien recouvert sur toutes les faces
4. Recouvrez l'agneau des miettes de pain d'épices et déposez-le dans le plat. Ajoutez les poires épluchées et coupées en deux.
5. Préparez une pâte avec de la farine et de l'eau (consistance de pâte à modeler assez molle) et fermez hermétiquement votre plat en faisant adhérer la pâte, formant un cordon (on dit "luter")
6. Mettez dans votre four bien chaud et baissez aussitôt la température à 100°.
7. Laissez cuire 5 heures sans toucher à rien (à part remettre la minuterie du four si, comme la mienne, elle ne dépasse pas 59 minutes !)
Pour servir, apportez le plat à table et cassez la pâte devant vos convives, les effluves d'épices vont alors se répandre dans toute la pièce. Salez d'une pluis fine (je n'ai pas salé avant la cuisson pour éviter que la viande se dessèche).
Au service, l'agneau se délitte, le couteau est presque inutile. Les poires ont rendu un excellent jus que les miettes de pain d'épices ont absorbé pour que la viande reste très tendre, même en surface.
La gastronomie française traditionnelle recommande de servir le gigôt de sept heures avec un gratin dauphinois et des haricots verts, mais j'ai opté pour de la semoule de couscous afin de renforcer le côté oriental du plat, c'est le tas à gauche de la viande (bon d'accord, j'aurai pu soigner la présentation à l'assiette, mais ça aurait refroidi ...)
Pour la petite histoire, le gigôt de sept heures est un plat campagnard par excellence : préparé avant de partir aux champs le matin, il était prêt au retour des travailleurs. J'ai beaucoup aimé la mise en valeur par les épices de ce plat simple et roboratif.
Et pour bien l'apprécier, j'ai opté pour un Gigondas 2003 "Domaine de la Colline Saint Jean". Ces viticulteurs dont la cave est située à Vacqueyras (Vaucluse) produisent, entre autres, un excellent Gigondas : une robe pourpre pour un vin puissant dont le goût équilibré met en valeur les épices douces de ce plat.
Pour le dessert, j'ai continué dans la lignée avec un crumble pommes-poires ... au pain d'épices, bien sûr ! La recette viendra dans la semaine !
Il ne me reste plus qu'à vous remercier, car j'ai inauguré ma rubrique "plats salés" avec cette édition numéro 4 !
Bon appétit ...